Rentrée des cartels à Saint-Malo
En présence de Françoise Labridy, psychanalyste, membre de l’ ECF et de l’AMP, et de Michèle Le Masson Maulavé, déléguée aux cartels pour le pôle de Rennes de l’ACF en VLB
Pensé par Jacques Lacan comme un des lieux d’élaboration du savoir de la psychanalyse, le dispositif du cartel réunit 4 ou 5 personnes plus-une pendant quelques mois autour d’un objet d’étude – un texte du corpus analytique, une pratique clinique, ou un thème à éclairer avec les concepts de la psychanalyse. Chacun s’engage dans ce travail commun avec le souci de formuler une question qui lui soit propre, et le pari du cartel est qu’un bout de savoir nouveau émerge pour chacun et donne lieu à une production – un texte, une présentation…
Trois cartels ont travaillé ces dernières années, dans la région malouine, sur les liens entre danse et psychanalyse, donnant lieu à deux événements à Dol de Bretagne et initiant un cycle Danse et psychanalyse soutenu par le bureau de l’ACF. Il y eut en février 2023 une conversation publique avec la danseuse et chorégraphe Latifa Laâbissi, puis en mars une rencontre croisée entre des lycéens et la compagnie de danse filmée Indiscernable.
Trois produits de Cartels seront ici présentés, qui nouent pour leurs auteures l’expérience du cartel à la question de ce « « petit peu trop » correllé à l’épreuve de l’affect, ce qui émeut, ce qui met le sujet en mouvement » – ce petit trop que la danse met au travail.
Françoise Labridy : « La logique d’un cartel »
Françoise Labridy, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, était plus-un du premier cartel qui a initié le cycle Danse et psychanalyse. Elle s’intéresse au désir de faire vivre la psychanalyse, qui se déclenche dans certaines conditions de réalisation d’un cartel. Elle aura été professeur d’éducation physique et sportive dans la première partie de sa carrière, puis Professeur d’Université en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Sportives) et — parallèlement —, est devenue psychanalyste. Françoise Labridy a créé à Nancy un Laboratoire du CIEN, auquel ont participé des enseignants, des éducateurs, des psychologues, des champs médicaux-sociaux ; selon elle, c’est, tout comme les cartels, un lieu de création de liens vivants à la psychanalyse, à partir des interrogations des différents praticiens en prise avec le malaise dans la civilisation et les désarrois qu’il provoque dans les différents lieux où ils travaillent.
Christine Dadillon : « Chorégraphie du corps colonisé »
Psychologue, Christine Dadillon participait au cartel qui a préparé la rencontre avec Latifa Laâbissi. Porter le regard sur les créations de Latifa Laâbissi, en emboîtant nos pas dans ceux de la psychanalyse, c’est appréhender comment l’art peut se révéler stratégie vitale. Il s’agit pour la chorégraphe de danser de réinsuffler au monde son oxygène, danser pour se réinventer autre à elle-même, danser pour dénouer les liens d’assignation qui asservissent, s’hybrider pour s’échapper de soi-même. Il en va de la survie pour la chorégraphe, qui vise un au-delà du corps domestiqué.
Nicole David : « Effets d’une lecture »
Qu’est-ce qui pousse les membres d’un cartel à faire avec les contingences contraires, pour continuer quand même ? Quelle nécessité pousse l’artiste au geste de créer ?
Le déroulé d’un cartel « hors norme » en deux temps fait apparaître la force du désir à l’œuvre dans le travail d’un cartel pour, à travers l’affinité profonde entre la danse et la psychanalyse, faire résonner dans la cité leurs respectives puissances de création, donc de vie.
Pour les personnes qui le désirent, cette soirée sera l’occasion de former un cartel ou de s’inscrire sur une liste de cartellisants. Entrée libre et ouverte à tous.
Informations
Maison de Quartier de Rocabey
7, rue Jules Ferry, 35400 Saint Malo
Entrée libre
Contact
Daniel Cadieux
acf.saintmalo@gmail.com