Parler des souffrances au travail

Je partirai de la définition de la psychanalyse appliquée à la thérapeutique par Jacques-Alain Miller dans son cours de 2008, « Choses de finesse en psychanalyse », pour éclairer le champ d’action que des analystes ouvrent à la thérapeutique dans le dispositif de SAT (Souffances au travail), association membre de la FIPA. Puis je montrerai par des exemples cliniques comment cette ouverture peut ne pas faire obstacle à l’acte d’un psychanalyste et permettre ainsi à un sujet qui s’y engage un accès à la psychanalyse.

Le terme et la catégorie de travail sont présents tout du long de l’enseignement de Lacan. Dans les discours, il trouve sa place dans les quatre schémas [2] au principe de la production. L’élaboration de l’analysant et l’acte de produire du travailleur ont pour lieu commun la structure de langage. Si, de ce dernier, le potier en fut le paradigme, introduisant le vide et le plein avec le vase [3], dans le discours capitaliste actuel, à l’inverse du discours analytique, la division du travail détermine celle du désir et du travail [4]. Le sujet ne reconnaît plus son travail dans l’objet produit [5]. Dans ce lieu, le sujet y apporte son symptôme comme bricolage [6], sujet dont Souffrances Au Travail s’emploie à recueillir le “dire” lorsqu’il se défait au gré d’une mauvaise rencontre, et à proposer un traitement à ce malaise.