Défaut symbolique et compensation imaginaire

Pour la dernière soirée de cette année de travail, nous abordons le chapitre XIV du Séminaire, livre III, Les psychoses : « Le signifiant, comme tel, ne signifie rien » [1]

Lacan débute ce chapitre par la notion de structure qui est par elle-même une manifestation du signifiant. La notion de structure et celle du signifiant sont liées. Quand on parle du subjectif nous dit Lacan, on l’oppose à l’objectif, pensant que le subjectif appartient à celui qui parle et qu’il contamine l’objectif. Le subjectif n’est pas du côté de celui qui parle. « C’est quelque chose que nous rencontrons dans le réel. » [2] Le signifiant est autre chose que la signification. C’est l’ordre du signifiant qui nous permet de nous orienter dans le monde qui est le monde humain.

« Mais il faut encore que l’ordre du signifiant, le sujet l’acquiert, le conquiert, soit mis à son endroit dans un rapport d’implication qui touche à son être, ce qui aboutit à la formation de ce que nous appelons dans notre langage le surmoi. » [3]

Lacan en référence au président Schreber, nous indique que quelque chose ne s’est pas réalisé dans le domaine du signifiant, qui a été « verworfen », rejeté. Ce mécanisme est distinct, précise Lacan « de tout ce que nous connaissons par ailleurs de l’expérience, quant aux rapports de l’imaginaire, du symbolique et du réel ». [4] Le mécanisme du « comme si » mis en valeur par Hélène Deutsch est un mécanisme de compensation imaginaire.

Vous vérifiez l’utilité de la distinction des trois registres nous dit Lacan, il y a compensation imaginaire de l’Œdipe absent « qui lui aurait donné la virilité sous la forme, non pas de l’image paternelle, mais du signifiant du nom-du-père ». [5]

Dans la psychose, l’Autre est exclu, en tant que porteur du signifiant. Alors, « Il en est d’autant plus puissamment affirmé, entre lui et le sujet, au niveau du petit autre, de l’imaginaire. » [6]

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les Psychoses, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1981, p. 215-220.

[2] Ibid., p.211.

[3] Ibid., p.214.

[4] Ibid., p.215.

[5] Ibid., p.218.

[6] Ibid., p.219.

Karine Soubaigné évoquera « Les différents registres (imaginaire/symbolique) dans la clinique » ;

David Bruzon nous parlera de sa lecture des chapitres que nous avions à lire.

Dominique Rayneau examinera le défaut du symbolique dans la névrose et dans la psychose.

Françoise Pilet introduira le chapitre.

Les interventions seront accompagnées de lectures de passages du chapitre XIV : « Le signifiant, comme tel, ne signifie rien »

Informations

En visioconférence : un lien Zoom sera envoyé aux personnes déjà inscrites dans la journée du mercredi 17 avril  2024.

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