Avec : Dr Franck Rollier, Dr François Leguil, psychiatres, psychanalystes, membres de l’École de la Cause freudienne

 

ARGUMENTAIRE

Cette année le groupe de recherche Puls-médecine remet au travail la question de l’urgence. Il est un fait, un « sentiment d’urgence » est palpable et s’immisce un peu partout… si nous le prenons au pied de la lettre, « dans l’urgence, le temps est [toujours] compté, il presse : et la réponse ne souffre pas d’être différée… » [1] L’urgence est au cœur de nombreux débats et aux commandes de nombreuses actions aujourd’hui et ce, en des champs divers. Comment saisir que tout le monde semble marcher au pas de cette nouvelle obligation ? Ce qui est certain est qu’il est urgent de se demander pourquoi nous assistons à une telle accélération dans de nombreux champs et notamment celui de la médecine où « il est [parfois] urgent d’agir pour éviter l’irréparable ». [2]

L’épidémie de Covid est passée par là et n’a fait qu’accentuer l’urgence à intervenir et à s’organiser pour traiter le virus et sa contagion mais aussi l’inquiétude voire l’angoisse qui s’est abattue soudainement sur chacun. Mais avant cette terrible réalité, un mouvement était déjà en marche et ne laissait déjà pas tranquille. Un déni de la subjectivité et de sa temporalité toute singulière ne cesse depuis un moment de pousser à vite prendre en charge, vite traiter et surtout, vite résoudre. Le domaine du soin y était déjà particulièrement exposé, pour le meilleur – et les avancées scientifiques permettent aujourd’hui des   choses inouïes– mais aussi pour le pire – la négligence de ce qui fait toute la division de chacun, sa radicale altérité.


La pandémie a eu un « effet zoom » sur une crise déjà là : celle de la médecine. Si les soignants ont été particulièrement sollicités au moment les plus durs de la pandémie, et jusqu’à l’épuisement parfois, nous assistons à une désertion de plus en plus accrue des personnels de santé : remise en cause de leur choix professionnel – et ce à tous les niveaux hiérarchiques – déceptions quant aux contenus de leur formation, crise des vocations. Les exigences d’efficacité et de performance dans le domaine du soin tendent à occulter ce qui faisait sens dans l’engagement. Les témoignages des personnels de santé sont nombreux et méritent d’être accueillis : « j’en peux plus d’être pressurisé(e), tout est urgent ». Le personnel est épuisé. [3]


Paradoxalement, ces professionnels n’ont jamais été tant recherchés, sollicités, attendus. Puls-médecine  fait le choix du pas de côté pour interroger les ressorts de ce qui fait urgence aujourd’hui, et les conséquences de cette soumission à une nouvelle temporalité dans laquelle personne ne se retrouve, une soumission qui désubjective : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne sais plus ». [4]

Puls-médecine se propose cette année de lire autrement ce symptôme de notre modernité – l’urgence généralisée – et déconstruire la consistance qu’incidemment elle revêt. La réalité du terrain – dont les services d’urgence ne sont que le reflet – n’est que la partie émergée de l’iceberg.

4 déclinaisons du thème de l’urgence :
« L’urgence : tromperies, temporalités »
« Solitude contre isolement »
« Tyrannie de la demande »
« Refus, renoncements, rejets »

David Briard et Emmanuelle Borgnis Desbordes

 

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Ce colloque vient clore le travail de l’année du Groupe de recherche clinique Puls-médecine : « L’urgence, la solitude et l’administration du soin ». Retrouvez ici l’argument de l’année.

 

 

[1] Leblanc A et &, Urgence, Erès, Enfance et psy, 2002/2, 18, pp. 5-9.

[2] Ibid.

[3] Tougeron S., Personnels épuisés : un droit d’alerte déposé à l’hôpital du Mans, Ouest-France Pays de la Loire, La Maine libre, 22 juillet 2022, en ligne :  https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/personnels-epuises-un-droit-d-alerte-depose-a-l-hopital-du-mans-5f4b279c-09a8-11ed-89ff-d7b4632af60c

[4] Saint-Augustin,  Confessions, Paris, 1964, p. 264.

Informations

Faculté de droit et de science politique – 9 rue Jean Macé, Rennes

Inscriptions : Cliquer ici puis suivre les instructions de la billetterie en ligne Yurplan.

Inscription étudiant, interne sans repas : Gratuit
Inscription demandeur d’emploi sans repas : 10 euros
Inscription individuelle sans repas : 60 euros
Inscription FMC sans repas : 160 euros

LA CERTIFICATION QUALITÉ A ÉTÉ DÉLIVRÉE AU TITRE DE LA
CATÉGORIE D’ACTION SUIVANTE : ACTIONS DE FORMATION

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ime.rennes@orange.fr